Des volontaires de Trinité-et-Tobago travaillant sans relâche au nettoyage des débris à Carriacou. OIM/Gema Cortes

Carriacou, Grenade – Des volontaires venus de près et de loin ont convergé vers Carriacou, une petite île paradisiaque de la Grenade, pour apporter de l’aide et une lueur d’espoir aux habitants dévastés par l’ouragan Beryl, qui a frappé l’île le 1er juillet 2024. Cet ouragan de catégorie 4, le plus puissant jamais enregistré dans l’Atlantique en juin, a laissé l’île en ruines, endommageant plus de 95 % des bâtiments et laissant derrière lui des maisons rasées, des infrastructures détruites et une communauté qui a désespérément besoin d’aide. 

Parmi les volontaires figure Ryan Jackson, un quinquagénaire londonien d’origine grenadienne. Il est venu sur l’île avec sa femme pour soutenir ses parents grenadiens, qui ont survécu à l’ouragan. « Je veux simplement aider mes parents et les autres. J’estime qu’il est de mon devoir d’aider ceux qui ont tout perdu », a déclaré Ryan Jackson, travaillant sans relâche pour aider les personnes âgées à débarrasser leurs maisons des débris. 

Rose Sylvester et sa fille Andrea font preuve de résilience devant sa maison détruite. Photo : OIM/Gema Cortes

Des volontaires retirent le lit de Rose Sylvester de sa maison détruite par l’ouragan Beryl. Photo : OIM/Gema Cortes 

Un volontaire défonce une planche pour nettoyer la maison de Rose. Photo : OIM/Gema Cortes

Une vue aérienne des volontaires nettoyant avec diligence les restes de la maison de Rose. Photo : OIM/Gema Cortes

Une tradition de longue date 

À Carriacou, c’est la désolation totale. Les maisons effondrées, les postes de police, les écoles, les hôpitaux dévastés et les rues jonchées de débris donnent une image sinistre de la situation. L’île est toujours en état d’urgence et les efforts pour rétablir l’électricité dans les zones reculées devraient prendre des semaines. L’impact de l’ouragan a été si violent que des villages entiers ont été détruits, laissant de nombreuses communautés vivant encore dans des abris ou chez des parents. Sur les 857 bâtiments résidentiels détectés par l’imagerie satellite Copernicus, tous ont été endommagés d’une manière ou d’une autre. Près d’un tiers (32 %) sont entièrement détruits, un quart sont endommagés et les 43 % restants sont potentiellement endommagés.  

Le volontariat est une tradition de longue date dans les Caraïbes, une région souvent frappée par des catastrophes naturelles. Les volontaires de Trinité-et-Tobago, dirigés par Keon Bowen, sont à pied d’œuvre depuis trois semaines.  

« Les gens sont tellement dévastés qu’ils ne sont pas revenus sur l’île. Nous travaillons par petites équipes dans toutes les zones », a expliqué Keon Bowen sous un soleil brûlant, alors qu’il déblayait les débris de la maison détruite de Rose Sylvester, une habitante de 66 ans qui vit actuellement dans un abri avec ses deux filles et sa petite-fille. « Je veux seulement retourner dans ma maison. C’est terriblement triste, je n’ai nulle part où aller », remarque-t-elle, la voix brisée par l’émotion en voyant sa télévision et sa cuisine détruites, ainsi que les débris déblayés. Elle espère qu’elle recevra bientôt de l’aide pour reconstruire sa maison. 

Ryan Jackson a voyagé de Londres à Carriacou pour soutenir ses parents grenadiens dans le besoin. Photo : OIM/Gema Cortes

Des volontaires font la queue pour embarquer sur un bateau à destination de Carriacou, prêts à participer aux efforts de nettoyage des débris. Photo : OIM/Gema Cortes

Le personnel de l’OIM s’engage avec les volontaires et les résidents affectés devant les maisons dévastées par la catastrophe. Photo : OIM/Gema Cortes

Des débris et des maisons détruites jonchent le bord de la route, rappelant l’impact de la catastrophe. Photo : IOM/Gema Cortes

La résilience de la communauté face aux défis 

Malgré les immenses défis auxquels Carriacou est confrontée, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a distribué de l’aide humanitaire en coordination avec le Gouvernement de la Grenade, notamment des bâches, des lampes solaires et des tentes aux personnes dont les maisons et les moyens de subsistance ont disparu du jour au lendemain. L’ampleur de la catastrophe a dépassé les ressources locales. « Après avoir fourni des milliers de produits non alimentaires, nous continuons à apporter une aide vitale aux personnes qui se remettent de la dévastation. Nous continuerons à distribuer des lampes solaires et des bâches, à réparer les infrastructures clés et à former et aider la population locale à construire de meilleurs toits pour résister aux catastrophes futures », a déclaré Martina Cilkova, responsable Abris et installation de l’OIM.  

Chaque jour, des volontaires viennent en aide à des centaines de personnes, reflétant ainsi la résilience et la détermination du peuple grenadien. Anthony St. Hilaire, un habitant de 66 ans, incarne l’esprit d’endurance qui caractérise la communauté. Vivant dans les restes des toilettes de sa maison de toujours, recouverts d’une bâche en plastique, il joue de son ukulélé, le seul objet qu’il ait pu récupérer, et déclare : « nous avons la vie ; le reste n’est que matériel ». Ses paroles trouvent un écho auprès de ceux qui ont tant perdu, mais qui restent déterminés à reconstruire leur vie et leur communauté. « Les Grenadiens endurent ensemble et avancent ensemble ». 

Les jeunes volontaires et les familles apportent leur aide de diverses manières, qu’il s’agisse d’enlever les débris ou de fournir et d’emballer de la nourriture. « Je ne voulais pas rester sans rien faire », a déclaré Angele en distribuant des plats de nourriture. La situation a également favorisé l’émergence d’un sentiment de proximité. « Je suis fière d’être volontaire, car je peux voir l’impact de notre travail dans le sourire des populations ». 

Les ruines de la maison d’Anthony St. Hilaire, où il dort sous une bâche en plastique depuis le passage de l’ouragan Beryl. Photo : OIM/Gema Cortes

Anthony St. Hilaire, 66 ans, joue de son ukulélé, le seul objet qu’il a pu récupérer de sa maison de toujours après qu’elle ait été anéantie. Photo : OIM/Gema Cortes

Vue aérienne des décombres de la maison d’Anthony St Hilaire. Photo : OIM/Gema Cortes

Vue aérienne des maisons détruites avec la mer des Caraïbes en arrière-plan, soulignant l’étendue des dégâts. Photo : OIM/Gema Cortes

Une longue marche vers le relèvement 

Le processus de relèvement s’annonce long et semé d’embûches. Le Gouvernement, l’Agence caribéenne de gestion des catastrophes (CDEMA), les agences des Nations Unies, les organisations locales et internationales collaborent pour fournir les services essentiels et soutenir les efforts de reconstruction. Cependant, ils sont confrontés à des défis importants en matière de logistique, d’allocation des ressources et de reconstruction pour résister aux futurs ouragans, en particulier à l’approche du pic de la saison des ouragans. 

La dévastation de la Grenade est sans précédent. Un mois plus tard, bien que les rues aient été débarrassées des décombres, de nombreuses maisons restent sans toit ou réduites à l’état de ruines. La vie quotidienne a retrouvé une certaine normalité, cependant il n’y a toujours pas d’électricité. Des villages entiers ont été anéantis par les marées de tempête provoquées par l’ouragan, et de nombreuses communautés vivent encore dans des abris ou chez des membres de leur famille. 

Toutefois, au milieu du chaos, l’esprit du volontariat et la résilience de la communauté sont une lueur d’espoir. Les volontaires continuent de travailler avec diligence, animés par un sens partagé de la solidarité. Alors que l’île touristique paradisiaque se reconstruit lentement, les efforts de ces volontaires resteront dans les mémoires comme un exemple de la résilience et de l’unité durables des peuples des Caraïbes. 

Un canapé dans une maison sans toit, détruite par l’ouragan Beryl. Photo : OIM/Gema Corte

Le personnel de l’OIM évalue l’étendue des dégâts dans les foyers dévastés par la catastrophe. Photo : OIM/Gema Cortes

Rose Sylvester, 66 ans, trouve un refuge temporaire dans un abri avec ses deux filles et sa petite-fille après avoir été déplacée. Photo : OIM/Gema Cortes

Vue aérienne des bateaux endommagés. Photo : OIM/Gema Cortes

Cet article a été rédigé par Gema Cortes, Unité Médias et Communication de l’OIM, Bureau de l’Envoyé spécial pour la réponse régionale à la situation au Venezuela. 

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