Bingerville, 21 mars 2023 – Kouadio Koffi Nadège, 33 ans, est une jeune agricultrice qui réside à Bingerville, petite ville située à une quinzaine de kilomètres d’Abidjan. Passionnée par l’agriculture, Nadège consacre la majeure partie de son temps dans son champ à cultiver ses légumes.
« Il y a 4 ans, j’ai quitté le centre de la Côte d’ivoire parce que je n’avais pas de terres pour cultiver. Et j’ai rejoint Abidjan, qui était pour moi un Eldorado. A mon arrivée, j’ai pu avoir une petite parcelle de terre », explique-t-elle
Chaque jour, sous un soleil de plomb, Nadège cultive des choux, des aubergines et de la salade sur un lopin de terre qu’elle loue temporairement à la communauté villageoise pour subvenir à ses besoins.
La passion de Nadège pour l'agriculture lui permet de produire sa propre nourriture et de subvenir aux besoins de sa famille. Elle travaille dur pour faire pousser des légumes et gagner sa vie. Elle a choisi l'agriculture périurbaine parce que c'est un moyen efficace de cultiver des légumes sur une petite parcelle de terre à proximité de la ville, et ainsi rester proche de sa famille.
Cependant, la rareté de l'eau et l'accès limité aux infrastructures de pompage d'eau dans de nombreuses régions en Côte d'Ivoire constituent une menace sérieuse pour la sécurité alimentaire de milliers de personnes, y compris Nadège et ses enfants. Elle explique que le manque d’eau l’empêche de cultiver autant de légumes qu’elle ne le souhaiterait : « la dépendance aux caprices saisonniers a eu un impact négatif sur le rendement de mes activités. Nous produisons une tonne de légumes là où nous pourrions produire dix tonnes si nous avions un accès à l’eau. »
La rareté de l'eau induite par le changement climatique a également de lourdes conséquences pour les travailleurs migrants dans le secteur agricole. La migration de la main d'œuvre et la pénibilité du travail sont des problèmes majeurs qui fragilisent la sécurité de ces travailleurs. La résolution de ces problèmes passe par une meilleure gestion des terres, des eaux et une facilité d'accès aux infrastructures de gestion de l'irrigation.
« L’eau est pour moi une ressource problématique, il s’agit d’un véritable enjeu pour produire mes légumes qui me permettent de nourrir ma famille et tirer des revenus pour scolariser mes enfants. Chaque jour je suis obligée de parcourir de nombreux kilomètres pour récupérer de l’eau usée et venir arroser mes plans. », raconte Nadège.
La main d’œuvre migrante est particulièrement touchée par ces problèmes qui fragilisent les emplois dans le secteur agricole. L’atténuation ou la résolution des défis engendrés par la rareté de l’eau passe par une meilleure gestion des terres, des eaux et une facilité d’accès aux infrastructures de gestion de l’irrigation.
En ce sens, afin d’accroître la résilience des communautés migrantes et autochtones face au stress hydrique et aux changements climatiques, et de renforcer la confiance des communautés dans les autorités locales et les structures étatiques, l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) met en œuvre le projet « Protection et insertion de la main d’œuvre migrante et environnement dans l’agriculture urbaine et périurbaine » (MITSA). Le projet fournira un dispositif de pompage solaire pour renforcer la résilience des acteurs de l’agriculture urbaine et périurbaine face aux conséquences du changement climatique.
Ce projet est important pour Nadège et pour de nombreux travailleurs migrants, car il permettra d’améliorer leurs revenus et de renforcer durablement leurs résiliences face aux changements climatiques. Nadège est optimiste quant à l'avenir : « Aujourd'hui avec ce projet, on aura un accès durable à l'eau ; on pourra travailler moins et avoir de meilleurs rendements. Ça va changer mon quotidien ! »
Pour de plus amples informations, veuillez contacter Joëlle Furrer, responsable de la communication et des médias jfurrer@iom.int et Hind Assaoui Bennani, spécialiste régionale du programme migration, environnement et changement climatique haissaoui@iom.int