Tabitha Nyapieth, 36 ans, travaille comme sage-femme au centre de soins de santé primaires du site de protection des civils (PoC) des Nations Unies à Bentiu, dans l'État d’Unité, au Soudan du Sud. Ce centre de santé est géré par l'Organisation internationale pour les migrations (OIM). Elle adore son travail.
Le premier cri que vous entendez dès que le bébé est sorti du ventre de sa mère embellit ma journée », raconte Tabitha Nyapieth. « Savoir que vous avez aidé à mettre au monde une nouvelle vie et que la mère et le bébé vont bien est une sensation formidable ».
Tabitha n'aide pas seulement les personnes en détresse. Elle a été l’une d’elles autrefois. Elle travaillait comme sage-femme à l'hôpital public de la ville de Bentiu avant qu'elle et sa famille ne soient forcées de fuir vers le site de protection des civils après l’éclatement des affrontements dans tout le pays, faisant des milliers de morts tout en déracinant des dizaines de milliers d'autres personnes de leur foyer.
« Je suis sage-femme depuis 2014 », explique cette mère de sept enfants. « Malgré le regret que la guerre nous ait forcés à quitter nos foyers, je suis heureuse de pouvoir continuer à aider les mères à accoucher de manière sûre et digne ici, dans le site de protection des civils ».
Par l'intermédiaire de son Unité Migration et santé, l'OIM gère trois centres de soins de santé primaires sur le site de PoC de Bentiu, qui fournissent des services de santé comprenant des consultations médicales générales, des soins prénataux pour les futures mères, la vaccination des bébés ainsi que des conseils et des tests de dépistage du VIH/sida. L'Unité dessert plus de 117 000 déplacés internes et migrants vivant dans le site de protection.
Au sein de l’Etat d’Unité, l'OIM soutient également sept établissements de santé en dehors du site de protection des civils, offrant une vaccination de routine dans tous les établissements de santé.
A la maternité du site de PoC où travaille Tabitha, il y a toujours une infirmière et une sage-femme de garde.
« Nous sommes toujours là au cas où une mère accoucherait au milieu de la nuit », explique Tabitha. « Quand le bébé veut sortir, il vient. Il n'attendra pas le levé du jour ».
La clinique est éclairée par des lampes solaires pour assurer un approvisionnement constant en électricité.
« Pas plus tard qu'hier soir, nous avons eu deux femmes qui accouchaient », ajoute-t-elle.
L'OIM s'efforce de sensibiliser et d'encourager les femmes enceintes à recourir aux soins prénataux. L'OIM s'associe à des promoteurs de la santé communautaire et à des groupes de femmes pour encourager les mères à accoucher à la clinique et non dans leurs abris.
L'OIM propose une formation médicale continue dispensée par une sage-femme diplômée afin que des sages-femmes comme Tabitha puissent apprendre et découvrir des moyens d'améliorer les soins qu'elles prodiguent aux patients.
« Nous avons de plus en plus de femmes qui viennent dans nos établissements pour des soins prénataux et pour accoucher ; mais nous sommes toujours confrontés à des femmes qui choisissent d'accoucher chez elles, ce qui peut être dangereux », explique Tabitha.
« J'ai bon espoir que le calme reviendra et que je pourrai retourner chez moi où je continuerai à servir ma communauté de la meilleure façon possible – en aidant les mères à mettre au monde des bébés en bonne santé en toute sécurité », explique-t-elle.
Les activités de l'Unité Migration et santé de l'OIM sont financées par le Foreign, Commonwealth and Development Office (FCDO), Gavi (l’Alliance du Vaccin) et le Bureau d'aide humanitaire de l'USAID (USAID/BHA).
Cet article a été écrit par Liatile Putsoa, responsable des médias et de la communication de l'OIM au Soudan du Sud.