Afrique/Moyen-Orient/Europe, 30 octobre 2023 – La fresque de Fasilat Omolola Eletu, dans sa ville natale de Lagos, est un témoignage vivant du potentiel transformateur de l’art. L’œuvre est le portrait de Rita Abu, une migrante de retour de Libye qui a trouvé sa voie dans la technologie avec l’aide de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), et une lueur d’espoir tant pour les migrants que pour les jeunes filles. À ses côtés se tient Adaora Nwodo, une ingénieure en informatique plusieurs fois récompensée, pionnière de la technologie de la réalité mixte.
L’œuvre de Fasilat capture magnifiquement leur essence avec un fond d’un bleu éclatant et des couleurs vives qui attirent l’œil et racontent les histoires inspirantes de Rita et Adaora.
Tandis que les femmes et les filles sont 140 millions à se déplacer, soit la moitié des migrants du monde entier, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) reconnaît que les inégalités de genre se manifestent différemment en fonction de l’endroit du monde où se trouvent les femmes. Si elles partagent des aspirations communes, les chemins qu’elles empruntent pour réaliser leurs rêves sont uniques. De nombreuses femmes font de leurs difficultés de migration une force, en utilisant leurs connaissances et compétences spécifiques pour tracer leur propre voie.
« L’art est thérapeutique pour moi. De la même manière, je souhaite qu’il soit thérapeutique pour les autres », confie-t-elle. Cette fresque est une ode vivante aux femmes de la technologie, mettant en lumière deux personnes remarquables qui ont brisé les barrières et inspiré de nombreuses autres personnes.
L’œuvre de Fasilat est l’une des neuf fresques de la collection « Women on the Wall », des œuvres d’art de rue réalisées par des artistes féminines qui dépeignent les accomplissements de femmes migrantes. Neuf artistes de sept pays différents ont participé au concours organisé par l’OIM, chacune rendant hommage à une migrante remarquable, connue et célébrée pour ses accomplissements dans la technologie et l’innovation, à travers l’art visuel dans un espace public. Ce qui suit est un aperçu des motivations de chaque artiste pour son choix.
Un héritage inspirant
La fresque de Nadia Adam est un hommage sincère à Salma Khalil Alio, une ancienne étudiante accomplie de l’ancien lycée de Nadia au Tchad. Peinte habilement sur les murs de la même école, sa fresque célèbre le parcours remarquable d’une étudiante à une artiste polyvalente, excellant dans la photographie, la peinture et le graphisme. Le portrait artistique de Nadia ne capture pas seulement les traits physiques de Salma mais également son dévouement à préserver la culture tchadienne.
« Je suis très honorée de peindre son portrait car elle s’est beaucoup battue pour la culture tchadienne » explique Nadia. « Cette fresque témoigne de l’héritage inspirant de Salma et de son impact durable sur l’école et la communauté dans son ensemble.
Résistance contre l’oppression
Afraa Alashab, originaire de Libye, a donné vie à son inspiration de la figure historique de Méduse, symbole de la résistance des femmes face à l’oppression et l’exil. Elle a choisi la couleur violette pour représenter l’immensité de l’univers et l’autonomisation des femmes. À l’aide de fils et connexions en cuivre, Afraa a symbolisé l’ère cybernétique, mettant en lumière la façon dont les femmes peuvent désormais étendre leur influence et changer les choses, inspirant d’autres personnes en chemin.
« Dans les tons de violet, j’ai immortalisé l’héritage de Méduse, rendant hommage aux opprimés. Avec des fils en cuivre et des éléments en or, nous établissons un pont dans l’ère numérique, permettant aux femmes d’éclairer leur chemin et d’en guider d’autres », explique Afraa.
Résilience et unité
Également originaire de Libye, Sundus Kushad a réalisé une œuvre fictive saisissante qui capture magnifiquement la résilience et l’unité des femmes dans le monde. Dans cette création captivante, elle associe habilement des couleurs vives et des formes reconnaissables pour faire passer son message. La fresque est centrée sur une figure féminine dynamique et interconnectée, entourée de traits florissants et fluides qui représentent le paysage technologique en constante évolution.
« Face à l’adversité, le succès des femmes migrantes résonne comme un triomphe pour les femmes du monde entier. Ce portrait rend hommage à leur force et au lien durable entre les femmes et la technologique, façonnant un avenir plus radieux pour nous tous », déclare Sundus.
Technologie et entreprenariat
Manon Sessi Zannou, originaire du Bénin, a peint une fresque captivante inspirée de Mohamed Haweya, un entrepreneur passionné d’origine somalienne et djiboutienne qui a à cœur de favoriser la collaboration entre les acteurs de la technologie en Afrique et en Europe. « Avec ma fresque, mon souhait est d’attirer l’attention sur l’importance de la technologie dans la société d’aujourd’hui », explique Manon. Son œuvre met en lumière l’influence importante de la technologie, plus particulièrement son impact sur la communication, l’innovation et la diversification économique en Afrique. En outre, sa fresque rend hommage à Mohamed Haweya et à toutes les femmes qui ont contribué à la révolution scientifique et technologique, symbolisant le progrès et l’impact positif de leur engagement sans faille.
Activisme numérique
Melanie Saggs, mieux connue sous le nom de 7th Pencil, une artiste talentueuse originaire d’Oxfordshire, au Royaume-Uni, a créé une magnifique fresque à Banbury, qui rend hommage au Dr Joy Buolamwini, informaticienne et activiste numérique ghanéenne, américaine et canadienne. Comme l’explique Melanie, « ma championne de la technologie est connue pour être la ‘poète du code’. Elle travaille à la création d’un monde caractérisé par une technologie plus éthique et inclusive. » Son œuvre capture habilement le travail inspirant du Dr Buolamwini qui a fondé l’Algorithmic Justice League, une organisation qui remet en cause les logiciels d’aide à la prise de décision et qui met en avant les conséquences sociales et les préjudices de l’intelligence artificielle.
Tutorat en compétences numériques
La fresque de Nelly Bradbury, qui se trouve dans sa ville natale de Nairobi, est un hommage à Nelly Cheboi, lauréate du prix des héros de la CNN en 2022. Son œuvre est une célébration du dévouement remarquable de Nelly Cheboi à aider des étudiants issus de zones rurales à acquérir des compétences numériques essentielles. Comme le fait remarquer Nelly Bradbury, « le travail de Nelly Cheboi dans le tutorat d’étudiants issus de zones rurales est exemplaire. » La fresque dépeint le statut d’icône de Nelly Cheboi dans la communauté technologique et témoigne de son impact inspirant sur la vie de nombreux jeunes apprenants.
Le droit de choisir
L’œuvre d’art remarquable d’Eolia Ahouansou Dembele, intitulée « Le droit de choisir » est une œuvre mobile créée sur une planche en bois, conçue à des fins de sensibilisation à travers des endroits divers dans son pays natal, le Mali. La fresque est un profond hommage à Sadya Touré, écrivaine prolifique, bloggeuse et activiste dévouée originaire de Tombouctou, au Mali. Eolia résume à la perfection la mission d’autonomisation de Sadya en la représentant comme symbole de force et de résilience. L’œuvre est couverte de messages encourageants, reflétant l’engagement sans faille à défendre les droits et les choix des femmes.
Comme le dit Eolia elle-même avec éloquence, « cette œuvre est intitulée ‘le droit de choisir’, qui fait référence aux droits des femmes à choisir leur profession, leur rôle et, par conséquent, leur destin. »
De grands accomplissements
Le concours d’art de rue « Women on the Wall » fait partie de la campagne de l’OIM « La route de l’égalité ». Les accomplissements des artistes ont été évalués par un comité impartial composé d’experts sur les questions de genre, d’audiovisuel et d’engagement communautaire en fonction de critères préétablis. Pamela Chablis a remporté le concours.
Pamela Chablis a choisi de peindre le portrait d’Annie J. Easley, une informaticienne, mathématicienne et ingénieure aérospatiale, à qui l’on doit de nombreux succès à la National Aeronautics and Space Administration (NASA). Elle a choisi un lieu public dans sa ville natale, Cotonou, pour peindre ce portrait, où de nombreux jeunes se rencontrent et interagissent.
« Comme l’a si bien dit Annie Easley : ‘Je n’ai pas la tête dans le sable. Mais ce que je me dis, c’est que si je ne peux pas travailler avec vous, je travaillerai autour de vous.’ C’est dans ce même esprit que nous sommes déterminées à faire notre place en tant que femmes artistes dans notre pays et au-delà. »
Cette activité a été organisée par l’OIM dans le cadre du programme de coopération en matière de migration et partenariats pour des solutions durables (COMPASS), avec le généreux soutien financier du Ministère hollandais des affaires étrangères.
Pour plus d’informations sur COMPASS, rendez-vous sur : www.iom.int/compass