Zone de Borena, 27 mars 2023 – Mohammed est enseignant dans une école de la zone de Borena, dans la région d'Oromia, en Éthiopie. Ces dernières années, le nombre d'enfants fréquentant sa classe diminue presque quotidiennement.

 

« Beaucoup de ces enfants partent parce que leurs familles choisissent d'aller chercher de l'eau, des pâturages et de l'aide, ce qui leur donne plus de chances de survivre à cette sécheresse que d'aller à l'école. Je ne peux pas les blâmer », déclare-t-il.

 

Dans certains cas, les enfants de cette région ne pourront aller à l'école qu'une fois par semaine, passant la majeure partie de leurs journées à aller chercher et à transporter de l'eau à pied là où elle est disponible. D'autres partent et s'installent simplement ailleurs sans préavis. Malheureusement, cette routine est commune à des milliers d'enfants déplacés par la sécheresse en Éthiopie. Cinq saisons des pluies sans précipitations - et une sixième imminente - ont entraîné la sécheresse la plus grave du pays, déplaçant plus de 500 000 personnes.  

Une école dans la zone de Borena, en Ethiopie, touchée par la sécheresse, où les enfants ont souvent du mal à suivre les cours en raison des effets de la sécheresse. Photo : OIM/Kaye Viray

« En réalité, même si les enfants vont à l'école, soit ils sont épuisés par leurs périples à pied pour trouver de l'eau, soit ils ne peuvent tout simplement pas se concentrer en classe parce qu'ils craignent constamment de ne pas avoir d'eau ou de nourriture une fois rentrés chez eux après l'école », ajoute Mohammed. 

De nombreuses régions d'Éthiopie connaissent actuellement l'une des sécheresses les plus graves depuis des décennies. Plus de 4,5 millions de têtes de bétail sont mortes depuis 2021, en raison du manque d'eau et de pâturages, détruisant les moyens de subsistance de millions de personnes. Des centaines de milliers de personnes ont été contraintes de se déplacer à la recherche d'eau, de pâturages et d'une aide d'urgence. 

Les services d’acheminement d'eau par camion fournis par l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) sont une bouée de sauvetage pour les familles déplacées par la sécheresse dans toute l'Éthiopie. Une station d'eau est située à quelques mètres de l'école. L'eau provient principalement d'un puits protégé récemment réhabilité par l'OIM. Pour garantir la qualité de l'eau pendant la collecte et le stockage, le processus de chloration est effectué au niveau du réservoir de stockage avant la distribution. 

« Maintenant que l'approvisionnement en eau se trouve à côté de l'école et du site où vivent les déplacés internes, de plus en plus d'enfants vont à nouveau en classe. Ils ne passent plus la majeure partie de leur journée à marcher et à chercher de l'eau. Ils peuvent se concentrer davantage sur l'apprentissage et sur le simple fait d'être des enfants qui jouent avec leurs camarades », explique Mohammed. 

Quelques-uns des élèves de Mohammed, qui ont désormais accès à l'eau et à l'éducation grâce au soutien de l'OIM. Photo : OIM/Kaye Viray 

La source d'eau de l'école est également utilisée pour préparer la nourriture des enfants et pour nettoyer les locaux.  

« Bien que le soutien de l'OIM en matière d’acheminement d'eau par camion soit vital et réponde aux besoins urgents des déplacés internes, nous devons continuer à œuvrer pour fournir des solutions à long terme, dont la réhabilitation et la construction de systèmes d'approvisionnement en eau durables », explique Ester Ruiz de Azua, coordonnatrice des programmes d'urgence et d'après-crise de l'OIM en Ethiopie. 

Vingt-quatre millions de personnes vivent dans des zones touchées par la sécheresse en Ethiopie. L'OIM en Ethiopie intensifie sa réponse humanitaire pour fournir l'assistance nécessaire et lance un appel de 59 millions de dollars pour soutenir 2,5 millions de personnes touchées par la sécheresse à travers le pays en 2023.  

Les interventions de l'OIM en matière d'eau, d'assainissement et d'hygiène (WASH) sont renforcées par de solides activités de promotion de l'hygiène menées par une équipe de volontaires formés, qui visent à améliorer les pratiques d'hygiène et à entraîner des changements de comportement positifs.  

La réponse WASH dans les régions touchées par la sécheresse en Éthiopie est soutenue par le Bureau de l’aide humanitaire (BHA) de l'USAID et le service de l’UE à la protection civile et à l’aide humanitaire (ECHO). 

Cet article a été écrit par Kaye Viray, responsable des médias et de la communication à l'OIM en Ethiopie, kviray@iom.int

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