Mlyny, 22 mars 2022 – Mlyny est une petite ville du sud-est de la Pologne, à environ 8 kilomètres de la frontière avec l'Ukraine. Ce village, d’habitude tranquille, est devenu l'un des principaux points d'entrée pour plus de 1,9 million de personnes arrivées dans le pays depuis le début de la guerre.
Outre les Ukrainiens et les ressortissants de pays tiers, des bénévoles locaux et internationaux se sont précipités à Mlyny pour apporter toute l'aide qu'ils peuvent.
Parmi eux, Aurang Zeb Khan, un étudiant en Master qui est arrivé en Pologne au début de la crise.
La plupart des personnes arrivant sur le site y passent quelques heures, mais certaines restent quelques jours, incertaines de leur avenir. Photo : OIM/Jorge Galindo
De nationalité pakistanaise et étudiant en Allemagne, Aurang travaille dans un site de transit géré par les autorités locales, des ONG et des bénévoles. Le site, un centre commercial reconverti, accueille principalement des femmes et des enfants qui y passent quelques heures - ou quelques jours - avant de reprendre leur périple vers Varsovie et d'autres villes en Pologne et au-delà.
Les couloirs sont bondés de personnes allongées sur des lits pliants. Les gens ici sont visiblement malmenés et affamés après un long voyage à la recherche de la sécurité. Mais en plus des besoins fondamentaux tels que la nourriture et la santé, beaucoup d'entre eux ont également besoin d'interventions psychosociales.
L'ONG Cadena occupe une salle du centre où sont organisées des activités récréatives pour les enfants. Sur les murs, des dessins montrent l’espoir des enfants ainsi que des messages de solidarité d'autres enfants du monde entier. Photo : OIM/Jorge Galindo
Aurang est l'un des 13 volontaires participant à une formation aux premiers secours psychologiques organisée par l'Organisation internationale pour les migrations (OIM). Cette formation est la première d'une longue série d'interventions similaires à venir, particulièrement essentielles pour les personnes qui fuient la guerre et dont les maisons et le sentiment de normalité ont été réduits à néant en un instant.
« Je suis venu ici pour aider les Ukrainiens et les non-Ukrainiens en organisant leur transport et leur hébergement. J'ai vu des gens dans des situations très stressantes. Je me souviens qu'à la gare centrale de Varsovie, j'ai vu une femme qui pleurait ; je voulais l'aider, mais je ne savais pas comment l'approcher - je ne savais pas comment elle allait réagir. »
Les premiers secours psychologiques se concentrent sur l'aide pratique et psychologique humaine et solidaire aux personnes qui ont été récemment exposées à des événements très stressants. Photo : OIM/Jorge Galindo
Les premiers secours psychologiques se concentrent sur une aide pratique et psychologique humaine et solidaire aux personnes qui ont été récemment exposées à des événements très stressants. « Il s'agit du principe de « ne pas nuire », il est donc très important d'aider les bénévoles à approcher les gens sans accroître leur vulnérabilité », explique Heide Rieder, experte en santé mentale et en soutien psychosocial (SMSPS) de l'OIM.
Le groupe de stagiaires témoigne de l'ampleur du soutien apporté à la réponse en Ukraine. Les participants viennent des Pays-Bas, du Mexique, de Colombie, du Canada, de Pologne et du Pakistan. Au cours de la formation, ils découvrent des approches sensibles pour aider les personnes en fonction de leur genre, de leur âge et de leurs besoins culturels spécifiques, entre autres. Les participants et le formateur sont assis en cercle dans une salle utilisée pour les activités récréatives des enfants. Les murs sont couverts de dessins et de messages de solidarité envoyés par d'autres enfants du monde entier.
« Notre objectif est de faire en sorte que les bénévoles puissent aider les personnes à se relier à leurs propres stratégies d'adaptation positives, et qu’ils réfléchissent à leur propre situation. » Photo : OIM/Jorge Galindo
« Notre objectif est de faire en sorte que les bénévoles puissent aider les personnes à se relier à leurs propres stratégies d'adaptation positives, qu’ils réfléchissent à leur propre situation et à la façon dont ils peuvent prendre soin d'eux-mêmes avant d'apporter de l'aide aux autres », explique Heidi Rieder.
« Je veux continuer à aider ces personnes, et je pense que la formation m'a donné de nouvelles compétences pour le faire, au moins pour leur tenir compagnie afin qu'ils sentent que quelqu'un est à leurs côtés », déclare Zeb Khan.
Trois des treize bénévoles qui ont participé à la formation. Photo : OIM/Jorge Galindo
Plus de 3,3 millions de personnes ont fui l'Ukraine vers les pays voisins, dont plus de 2 millions en Pologne. L'OIM en Pologne continue de porter assistance aux personnes dans le besoin, notamment en leur fournissant des articles essentiels, des informations, des conseils et des services d'orientation. En savoir plus sur la réponse de l'OIM : Ukraine : Réponse de l'OIM 2022
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Cette activité est rendue possible grâce au soutien du gouvernement du Japon et de la Banque de développement du Conseil de l'Europe, avec le soutien supplémentaire de CADENA qui a fourni l'espace de formation.