Des hommes et femmes attendent de recevoir des primes en espèces dans le cadre du projet de travail contre rémunération à Bussere. Photo : OIM 2021/Aleon Visuals

Juba - Des dizaines d'hommes et de femmes sont rassemblés à l'extérieur de ce qui était autrefois le Bureau de l'Administrateur à Bussere, dans la région du Bahr el Ghazal occidental, au Soudan du Sud, avant qu'il ne soit détruit lors de la vague d'affrontements armés qui a frappé une grande partie du pays.

Les hommes et les femmes attendent patiemment que leur nom soit appelé pour recevoir une modeste aide en espèces dans le cadre du programme de travail contre rémunération de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), qui soutient les familles qui sont volontairement retournées à Bussere pour reconstruire leur vie. Beaucoup d'entre elles avaient fui la région en raison des affrontements. 

Un par un, ils s'avancent pour récupérer leur argent lorsque leur nom est appelé.

Terres agricoles communales défrichées par la communauté dans le cadre du projet de travail contre rémunération. Photo : OIM 2021/Aleon Visuals

Sam Lokore, assistant du programme de subsistance de l'Unité de transition et de relèvement de l'OIM et chef local, vérifie soigneusement les jetons émis par l'OIM avant de remettre l'argent à chaque personne. Ceux qui savent lire et écrire signent de leur nom. Ceux qui ne savent plongent leur pouce dans le tampon encré et impriment leur empreinte digitale pour confirmer qu'ils ont bien reçu l'argent.

C'est un processus bien organisé et sans faille.

Mary John, 39 ans, raconte qu'il est difficile de joindre les deux bouts depuis qu'elle est revenue à Bussere après avoir vécu pendant quatre ans dans un centre collectif pour déplacés internes dans la ville de Wau, à une quinzaine de kilomètres de là. 

Mary John berce son bébé de 3 mois en attendant de recevoir sa prime. Photo : OIM 2021/Aleon Visuals

« Je reconnaissais à peine le village lorsque nous sommes revenus », raconte Mary John, mère de trois enfants. « Notre hutte avait été rasée et nous avons dû commencer à reconstruire. »

« Il est difficile de trouver de la nourriture pour les enfants - mais nous essayons », ajoute-t-elle après une courte pause. 

Comme beaucoup de personnes recevant l'aide en espèces, Mary dit qu'elle utilisera les primes pour subvenir aux besoins de sa famille.

« Une fois que j'aurai reçu [l'argent], j'irai directement au marché pour acheter de la nourriture et du savon pour mes enfants », dit-elle avec un petit sourire.

Mary John.

Au son de son nom, son bébé dans une main et son jeton jaune dans l'autre, Mary se lève pour aller chercher son argent.

Dans le cadre du projet de travail contre rémunération, la communauté a défriché une parcelle agricole communale et enlevé les mauvaises herbes et les souches d'arbres. Ils ont également labouré et creusé des arrêtes où seront placés les tuyaux utilisés pour l'irrigation au début de la saison de plantation.

Les terres agricoles réhabilitées seront utilisées par la communauté pour planter des légumes. Elles permettont de produire de la nourriture pour les familles et de générer des revenus grâce à la vente de la production. 

Un homme marque son empreinte de pouce après avoir reçu la prime. Photo : OIM 2021/Aleon Visuals

« Nous avons travaillé en étroite collaboration avec la communauté pour identifier un total de 200 hommes et femmes, y compris des jeunes adultes issus des familles les plus vulnérables, répartis en deux groupes pour le projet de travail contre rémunération », explique Sam Lokore de l'OIM.

La communauté a utilisé ses propres outils, certains empruntés à des voisins, pour réaliser les travaux.

Des structures communautaires ont également été mises en place pour aider à résoudre les différends qui pourraient survenir entre les bénéficiaires de l'initiative ainsi que la communauté au sens large, afin d'éviter les tensions et de renforcer la cohésion sociale, créant ainsi un sentiment d'unité au sein de la communauté. 

Emilio Dolba, 55 ans, qui vivait jusqu'à récemment dans le centre collectif de Hai Masna à Wau, exprime sa satisfaction de voir les hommes et les femmes travailler ensemble dans les champs.

Emilio Dolba reçoit une aide en espèces. Photo : OIM 2021/Aleon Visuals

« Nous nous sommes encouragés les uns les autres. Chacun avait un rôle à jouer. Creuser, tirer, porter... nous avons travaillé en équipe », raconte Emilio Dolba.

« Et quand les légumes commenceront à germer, nous saurons que c'était un effort communautaire », ajoute Emilio.

Le programme de subsistance de l'Unité de transition et de relèvement de l'OIM est financé par le Foreign, Commonwealth and Development Office (FCDO) du gouvernement britannique.

Cet article a été écrit par Liatile Putsoa, chargé des médias et de la communication, OIM Soudan du Sud.

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