Wilma Khamisa et ses collègues se forment dans la salle informatique. Photo : OIM/Jale Richard Santos

Juba, 25 octobre 2021 – Wilma Khamisa, 28 ans, s'appuie sur sa canne, qui l'aide à se déplacer après qu'un problème médical survenu dans son enfance l'a laissée handicapée à vie.

Wilma ne doit pas seulement faire face à son handicap physique - des obstacles tels que les préjugés discriminatoires, la stigmatisation dans la société et l'exclusion de toutes les activités sociales et économiques entravent ses possibilités d'emploi.

Néanmoins, l'acquisition de compétences informatiques de base augmenterait ses chances de trouver un emploi, et un cours dispensé dans le cadre du projet Skills for Change, financé par l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) au Soudan du Sud, l'y aidera.

« Les obstacles auxquels les personnes handicapées sont confrontées ont une incidence négative sur leurs moyens de subsistance dans leur vie d'adulte », explique Muneyi Muchanyuka, responsable de la protection à l'OIM. « Les formations professionnelles permettent de combler ce fossé en améliorant la résilience et en réduisant ainsi la vulnérabilité des personnes handicapées. »

Wilma affirme que sans compétences informatiques, elle aurait peu d'espoir de trouver du travail.

"Dans le monde d'aujourd'hui, si vous postulez à un emploi sans aucune connaissance en informatique, vous n'obtiendrez pas le poste. Même si vous obtenez un emploi, tout ce que vous faites sur le lieu de travail se fait sur un ordinateur, et c'est pourquoi je suis intéressée par l'apprentissage de l'informatique. »

Après quelques semaines sur les trois mois de formation dans un centre de formation professionnelle à Juba, Wilma connaît désormais certains des logiciels les plus utilisés et a appris à créer des feuilles de calcul et des publications.

Elle fait partie des 54 personnes souffrant de différents handicaps qui apprennent la couture, l'électricité ou l'informatique afin de devenir autonomes.

Selon la Banque mondiale, 15 pour cent de la population mondiale vit avec un handicap, et le Soudan du Sud en compterait plus de 1,2 million. L'une d'entre elles, Mary Izkia Rajab, membre de l'Association de basket-ball en fauteuil roulant du Soudan du Sud, en fait partie.

Des femmes, dont beaucoup sont malentendantes, apprennent à coudre des vêtements. Photo : OIM/Jale Richard Santos

« J'ai rejoint cette formation en couture parce que je voulais être capable d'améliorer ma situation économique », confie-t-elle. « Certaines choses comme les machines à coudre sont très chères, mais si j'obtiens de l’aide pour en acheter une, je pourrai créer ma propre entreprise. Il y a beaucoup de personnes handicapées qui n’ont pas d’emploi, et lorsque nous avons de telles opportunités, nous les prenons au sérieux car grâce à elles, nos vies peuvent changer. »

A l'extérieur de la salle informatique et de la classe de couture se trouve un groupe d'hommes qui connectent des fils à des ampoules. La plupart des élèves de la formation en électricité ont une déficience auditive.

La langue des signes a permis à cette classe d'apprendre l'électricité. Photo : OIM/Jale Richard Santos

Leur formateur, Yoasa Pitia Alessandro, utilise la langue des signes pour communiquer avec eux.

« Nous leur donnons les compétences nécessaires pour qu'ils puissent aller travailler par eux-mêmes, car certaines personnes les discriminent parce qu'ils n'entendent pas bien », explique Yoasa. 

La formation dure trois mois et se termine par une cérémonie de remise de diplômes au cours de laquelle Mary et les autres stagiaires recevront des certificats reconnus par le Ministère de l'éducation du Soudan du Sud.

La Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées (CDPH) encourage la pleine intégration des personnes en situation de handicap dans les sociétés. La formation professionnelle est un élément crucial des programmes de l'OIM au Soudan du Sud en matière de genre et d'inclusion, conformément aux lignes directrices 2019 du Comité permanent interorganisations (IASC) sur l'inclusion des personnes handicapées dans l'action humanitaire.

Cette histoire a été écrite par Jale Richard Santos, assistant médias et communications de l'OIM au Soudan du Sud, Email : jasantos@iom.int

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