Gand, 7 août 2023– Tandis que les tests de son vibrent en arrière-plan, Tetiana et Olena se préparent à accueillir les centaines de passionnés de jazz qui sont arrivés à Gand pour le festival de musique annuel de la ville.

Pendant dix jours, chaque juillet, le Festival Gent Jazz réunit des artistes de renom venus des quatre coins du monde pour se produire sur le charmant site de Bijloke, à Gand, capitale de la province belge de Flandre orientale. Organisé depuis 2002, le festival est l'occasion pour des personnes de tous âges et de tous horizons de se retrouver, liées par leur amour du jazz.

Le Festival Gent Jazz est une manifestation estivale de dix jours consacrée à la musique et à la culture. Photo : OIM/Monica Chiriac

Pour faciliter l'intégration des réfugiés ukrainiens dans la société belge, l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) aide les personnes fuyant l'Ukraine à trouver des possibilités de bénévolat à Gand. Le personnel de l'OIM a observé que le fait de participer à des activités de bénévolat qui ont du sens peut considérablement élargir le réseau social des personnes vivant dans des centres d'hébergement.

C'est la deuxième année que Tetiana est bénévole au festival de jazz. La dernière fois, elle a surtout aidé en cuisine. « J'aime être bénévole parce que cela me permet de rencontrer beaucoup de gens intéressants », explique-t-elle.

Pour Olena et Tetiana, le festival est l'occasion de rencontrer des gens, de se faire des amis et de pratiquer leur néerlandais. Photos : OIM/Olena Chyzhova

Tetiana travaillait comme directrice financière dans une grande compagnie aérienne gouvernementale à Borodyanka, une ville située près de Kiev, en Ukraine. Peu après le début de la guerre en Ukraine en février 2023, les bombardements ont détruit la plupart des bâtiments résidentiels. Tetiana et sa mère se sont cachées dans leur sous-sol pendant des semaines. Lorsqu'elles ont refait surface, elles ont réalisé que leur appartement avait été touché par l'explosion.

N'ayant plus grand-chose à quoi se raccrocher, elles ont décidé de fuir. « Je n'étais jamais venue en Belgique avant la guerre et nous ne connaissions personne lorsque nous sommes arrivées ici », se souvient Tetiana. « Nous nous sommes réfugiées au même endroit que des collègues qui se rendaient à Gand pour rejoindre leur fils, alors nous avons décidé de les suivre ». Une fois arrivées en Belgique, Tetiana et sa mère se sont installées dans une famille d'accueil belge.

Quelques mois plus tard, elles ont emménagé dans une chambre d'un centre d'hébergement pour Ukrainiens fuyant la guerre, géré et financé par la ville de Gand depuis juin 2022 avec le soutien de l'OIM. Dans ce centre, la plupart des résidents sont des femmes et des enfants à qui l'on donne la possibilité de construire une nouvelle vie en Belgique.

En tant que capitale et plus grande ville de la province de Flandre orientale en Belgique, la ville de Gand a accueilli des réfugiés ukrainiens au cours de l'année écoulée. Photo : OIM/Monica Chiriac

Grâce à cette initiative, l'OIM vise à réduire la vulnérabilité des personnes déplacées par la crise humanitaire en Ukraine en créant des espaces sûrs où elles peuvent chercher un logement durable et trouver des possibilités d'emploi.

Dans les deux centres d'hébergement que l'OIM soutient, le personnel veille à ce que les personnes puissent partager en toute sécurité leurs problèmes, leurs préoccupations et leurs suggestions. L'OIM les oriente également vers des réseaux locaux afin qu'elles puissent accéder à l'éducation pour leurs enfants, à des cours de langue, à des possibilités de bénévolat, à des activités de loisirs et à un soutien en matière de santé physique et mentale.

« Nous apprécions notre tranquillité en Belgique, mais repartir à zéro dans un nouveau pays n'est pas facile », avoue Tetiana. « J'ai dû apprendre une langue complètement différente et chercher un emploi dans un nouveau secteur ».

Tetiana va bientôt s'inscrire à un programme d'orientation et de formation au travail administratif auprès du VDAB, le service public de l'emploi de Flandre. Elle sait que pour trouver un emploi qui lui plaira, elle doit perfectionner ses compétences linguistiques. « Je profite de chaque occasion qui se présente pour pratiquer mon néerlandais et le bénévolat au festival est l'endroit idéal pour cela ».

Olena a été agréablement surprise par la camaraderie qui s'est rapidement développée entre les bénévoles du festival. Photo : OIM/Olena Chyzhova

Pour Olena, c'est la première fois qu'elle participe au festival en tant que bénévole, mais elle a été agréablement surprise par la camaraderie qui s'est rapidement développée entre les bénévoles et par l'atmosphère générale qui règne sur le site du festival.

« Pendant nos pauses, nous prenons un café ensemble et après notre service, nous assistons aux concerts », explique Olena. « Pour moi, c'est l'occasion d'élargir mon cercle social et d'apprendre de nouvelles choses ».

Olena est arrivée de Kiev en Belgique avec son fils Oleksandr au début de la guerre. Tout comme Tetiana, elle loge actuellement dans l'un des centres d'hébergement pour Ukrainiens à Gand, mais elle a récemment commencé à chercher un appartement à louer pour des séjours de longue durée.

Olena et Tetiana profitent du festival de musique pour améliorer leur néerlandais. Photo : OIM/Olena Chyzhova

En Ukraine, Olena travaillait dans la boulangerie d'un grand supermarché, mais elle doit depuis chercher d’autres possibilités d'emploi. « Je cherche activement un emploi en Belgique car il est très difficile de louer un appartement sans contrat de travail », explique-t-elle.

Au cours de ses six premiers mois à l'étranger, Olena éprouvait des difficultés, mais elle s'est peu à peu adaptée à sa nouvelle vie en Belgique. Elle parle déjà un peu le néerlandais car elle suit les cours de langue organisés par les autorités locales.

« Les choses ont plus de sens pour moi maintenant », dit-elle. « Pour l'instant, je veux juste apprendre à connaître ce pays, trouver un emploi et aider ma famille à Kiev ».

L'OIM soutient les centres d'hébergement et les activités pour les réfugiés ukrainiens à Gand avec l'aide de la ville de Gand et du Centre public d'aide sociale de la ville (OCMW).

Cette histoire a été écrite par Olena Chyzhova, médiatrice culturelle pour l'OIM Belgique et Luxembourg, à Gand.

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