Située sur la rive est du Nil blanc, Bor est la capitale de l'État de Jonglei au Soudan du Sud. Chaque année, de fortes pluies provoquent de fortes inondations, causant des pertes humaines et des destructions massives de moyens de subsistance pour les communautés avoisinantes.
Chaque année, des milliers d'habitants sont déplacés à cause des crues soudaines.
Par exemple, en 2019, la ville a été complètement inondée. L'année 2020 n'a pas été différente. La ville a été frappée par ce que beaucoup décrivent comme la pire inondation des 60 dernières années, forçant les gens à quitter leurs habitations.
La catastrophe a eu lieu fin juillet lorsque certaines parties de la digue, une longue berge construite pour contenir le flux d'eau, se sont effondrées. L'eau a pénétré dans la ville, balayant les maisons et déplaçant plus de 5 000 personnes.
Peu de temps après, en coordination avec d'autres partenaires humanitaires, l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) a procédé à une évaluation technique détaillée de la digue environnante. L'équipe d'évaluation a identifié les sections de la digue susceptibles de subir des dommages supplémentaires. Sur la base de ses conclusions, l'unité de l'OIM chargée des abris et de l’aide non alimentaire (S-NFI) a commencé les travaux de réparation et d'entretien de la digue. L'OIM a acheté des sacs de sable, des poteaux en bois et des piquets en bambou pour renforcer les sections exposées. Des jeunes de la communauté ont volontairement participé aux travaux de réparation pendant plus d'un mois.
Même si les inondations avaient déjà causé des dégâts considérables dans certaines parties de la région, l'action rapide de l'OIM a permis d'en sauver beaucoup d'autres.
« Il était évident que si les parties endommagées de la digue n'étaient pas réparées, l'eau des inondations emporterait beaucoup plus d'abris », a déclaré Asar Muhammad, coordonnateur S-NFI au Soudan du Sud.
Ajah, habitante de la ville de Bor, a ajouté que sa petite boutique n'a pas été épargnée par les ravages des crues. Elle craignait que sa maison ne soit rapidement balayée.
« Si la digue n'avait pas été réparée, je raconterais une autre histoire », confie Ajah.
L'abri d'Ajah est situé sur un terrain plus élevé, à une certaine distance du Nil Blanc. Comme bon nombre de ses voisins, elle pensait que sa famille et sa maison seraient en sécurité une fois que les pluies cesseraient et que les eaux des crues se retireraient.
« A notre surprise, le niveau de l'eau a continué à monter et de façon rès rapide », a-t-elle expliqué. « Pendant des jours, je n'ai pas pu dormir ».
Alors que le niveau de l'eau continuait à monter, Ajah a pris la décision difficile pour elle et sa famille d'évacuer leur maison. Plus tard, ils se sont joints au travail bénévole pour restaurer la digue.
« Pendant que nous étions occupés à réparer une partie de la digue, une autre partie se fendait à cause de l'eau et nous devions nous précipiter pour la retenir. Les gens nageaient dans l'eau en transportant des sacs de sable et des poteaux pour réparer les parties cassées - Ce fut un combat difficile », se souvient Ajah.
« Si les réparations n'avaient pas été faites au moment où elles l'ont été et aussi rapidement, ma maison serait sous l'eau », a déclaré Ajah.
« Avec le soutien de l'OIM, notre communauté continuera à se rassembler pour travailler ensemble à un seul objectif : la reconstruction des digues. Nous ne voulons pas nous retrouver dans la même situation l'année prochaine », dit Ajah.
La réparation et l'entretien de la digue bénéficient du soutien de l’Office des affaires étrangères, du Commonwealth et du développement (FCDO) du gouvernement britannique.
Ce récit a été écrit par Alier Moses, assistant de l'OIM pour le suivi et l'évaluation des abris et de l’aide non alimentaire au Soudan du Sud (S-NFIs).